Pourquoi l’Inde est-elle montrée du doigt pour son mauvais code et ses programmeurs de mauvaise qualité ?

Pourquoi l’Inde est-elle montrée du doigt pour son mauvais code et ses programmeurs de mauvaise qualité ?

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les développeurs indiens sont considérés comme des codeurs de mauvaise qualité. En voici quelques-unes.

1) Demande pour le niveau de développeur le moins qualifié

En Europe et dans d’autres pays occidentaux, il existe une demande pour les développeurs les moins qualifiés et les moins bien payés.

Il ne s’agit pas d’une demande. Mais ils sont créés parce qu’il existe une demande de services à bas prix.

Imaginez une start up française qui souhaite créer une nouvelle application de type Facebook pour 3000 euros.

Toute bonne entreprise informatique sait que ce n’est pas possible. Même en Inde.

Mais 3000 euros est une bonne somme pour une personne en Inde. Alors bien sûr, il y aura des entrepreneurs qui diront « Oui, je vais le construire pour vous ! Avez-vous besoin de la version de l’application mobile également ? Je l’inclus dans le prix”.

Le client européen dira « Oui, faisons-le ». Et il/elle sera extrêmement excité(e) par la perspective d’obtenir un site web qui rapportera des millions !

L’entrepreneur indien engagera alors un développeur inexpérimenté (ou, disons, un diplômé de l’enseignement supérieur) et lui demandera de créer cette application.

Maintenant, certaines choses vont se produire :

  • Le client recevra les premières versions et ne verra que peu de progrès.
  • Le client a l’impression qu’il ne va nulle part
  • Le développeur n’a aucune idée de la façon de terminer le projet/ le patron augmente la pression pour terminer le projet.
  • Finalement, tout s’arrête

Le client européen dira « Tous les développeurs en Inde sont mauvais et créent du mauvais code« .

Même si le problème était que l’entrepreneur indien aurait dû dire « non » au projet.

Ou bien le client européen aurait dû comprendre qu’il n’est pas possible, même en Inde, avec ce budget de 3000 euros, de construire une application comme Facebook.

2) Modèle de vente pour les développeurs juniors

Dès le début, lorsque IBM a ouvert ses premiers bureaux d’ingénierie en Inde, entre 1970 et 1980, il y avait une demande de « codage simple ». C’est-à-dire un grand nombre de codeurs qui produiraient des centaines, des milliers et plus de lignes de code.

C’est grâce aux développeurs indiens que le problème de l’an 2000 a été résolu. Même si c’était un problème simple à résoudre. Mais il a fallu de nombreux codeurs pour réaliser cet exploit.

Des entreprises comme Infosys et Wipro se sont donc concentrées sur ce type de modèle économique.

Ils embauchaient des diplômés universitaires, leur donnaient une formation de 6 mois et les facturaient à leurs clients, principalement américains.

Mais le problème est le suivant : Ces jeunes développeurs interagissent avec des homologues hautement qualifiés des États-Unis et d’Europe.

Cela a laissé l’impression dans les pays occidentaux, en particulier chez les développeurs et les employés de bas niveau (mais hautement qualifiés) de ces pays occidentaux, que les développeurs indiens sont tous mauvais et peu compétents.

3) Numéro 1 de l’externalisation offshore à bas coût

L’Inde est un pays qui compte plus d’un milliard d’habitants et des centaines de milliers de diplômés en informatique chaque année.

D’autre part, elle est peu coûteuse, même par rapport à des pays comme la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et même la Chine (car elle est plus axée sur la fabrication que sur les TI).

De plus, l’Inde est plus stable politiquement que des pays comme le Pakistan, le Bangladesh ou le Vietnam (même si le Vietnam s’améliore aujourd’hui).

Il s’agit donc d’un aimant pour l’externalisation offshore à grande échelle et à faible coût. Des entreprises comme Infosys ou Wipro disposent de centaines de milliers de développeurs pour cette raison.

Mais c’est une autre raison de la mauvaise perception. Parce qu’on a presque l’impression que tout le monde en Occident a sa propre histoire de travail avec des programmeurs indiens. Et ce n’est pas toujours la meilleure.

4) Les voix négatives sont les plus fortes

Supposons que quelqu’un réussisse à externaliser ses activités en Inde. Pensez-vous qu’ils s’en vanteraient en ligne ? Non. Ils ne le disent généralement à personne, en ligne ou hors ligne. C’est généralement leur secret. Même IBM a cessé de publier ses chiffres officiels sur le nombre de développeurs en Inde (qui devrait être bien supérieur à 100′000 employés à l’heure actuelle).

Mais le client européen au budget de 3000 euros sera bruyant et parlera sans cesse de ses expériences négatives avec des codeurs d’Asie du Sud.

Pendant ce temps, le client professionnel ou l’homme d’affaires américain, qui fait travailler 100 développeurs en Inde pour son équipe, est occupé à créer des logiciels de haute qualité et à augmenter ses ventes et ses bénéfices. Et n’en parle pas en ligne ou hors ligne. Le cas échéant, il parlera de son formidable logiciel et des avantages qu’il procure à ses clients.

Ainsi, le client à 3000 euros dépassera de loin le « client à un million de dollars ». Cela donne l’impression que les développeurs du sous-continent sont mauvais.

5) Moins de spécialistes du marketing et de contenu en provenance d’Inde

Il y a beaucoup de codeurs en Asie du Sud, c’est un fait. Mais il n’y a pas beaucoup de spécialistes du marketing ou de producteurs de contenu là-bas.

La plupart des professionnels du marketing se trouvent en Europe et aux États-Unis. Les célèbres spécialistes du marketing sont tous originaires de cette région du monde.

En Asie, par contre, il y a traditionnellement moins de personnes dans le marketing.

Et les rares qui sont là ne voient que le bon côté des choses (ce qui est typiquement asiatique. Pour que tout le monde se sente bien et pour que l’autre partie sauve la face).

Aller de l’avant

On constate déjà un changement dans la perception des développeurs en Inde.

L’épouse du premier ministre britannique est propriétaire de l’une des plus grandes sociétés d’externalisation offshore.

Sundar Pichai (un ingénieur formé en Inde) est désormais PDG de Google.

Satya Nadella est désormais le PDG de Microsoft.

Shantanu Narayan est le PDG d’Adobe.

George Kurian est le PDG de NetApp.

Parag Agrawal était le PDG de Twitter.

La liste des ingénieurs formés en Inde ne cesse de s’allonger.

Vous trouverez également une liste de start-ups très intéressantes émergeant du sous-continent. Des outils logiciels qui sont utilisés dans le monde entier. Ainsi que des solutions en ligne utilisées dans le pays même.

Tout porte à croire que la perception va changer dans les années à venir.

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